L’Afrique bouge et les jeunes entrepreneurs africains étalent leur excellence. Dans cet article, je vous retrace le parcours inspirant de 5 jeunes et brillants entrepreneurs de la zone francophone d’Afrique. Ils ont tous un point en commun, c’est qu’ils sont passionnés d’Afrique et inventent des solutions pour résoudre les problèmes du continent africain. Zoom sur ces 5 brillants esprits choisis parmi les jeunes africains entrepreneurs les plus prometteurs.
Cédric Atangana, cofondateur de We Cash Up
Cédric Atangana est un jeune entrepreneur camerounais qui entend révolutionner le monde du Mobile Money (paiement par téléphone mobile) en Afrique. Avec son application We Cash Up, il a co-créé un outil qui regroupe et gère toutes vos opérations Mobile Money sans connexion Internet. Concrètement, l’application permet à tous les vendeurs de traiter les paiements en espèces, argent mobile et cartes bancaire avec une seule application. Avec WeCashUp, vous pouvez faire vos achats en ligne ou hors ligne et payer avec votre mobile de manière fiable, sécurisée et à moindre coût sans avoir une carte ou un compte bancaire.
Comment est né We Cash Up ? L’entreprise a été fondée en 2015 par Cédric Atangana et son équipe alors qu’il était étudiant à Marseille. Le jeune camerounais y poursuivait ses études d’ingénieur Génie Industriel et Informatique à Polytech Marseille. L’entreprise a démarré avec peu de moyens. Mais elle a très vite réussi à glaner de nombreux prix. En 2017, WeCashUp a été élue meilleure solution fintech (innovation technologique dans les domaines financiers et bancaires) à l’AfricArena à Cape Town en Afrique du Sud. Elle aussi remporté en 2017 et 2018, la Viva Tech, un rendez-vous annuel consacré à l’innovation technologique et aux start-up à Paris.
En 2021, dans le seul Cameroun, le volume d’activité cumulé traité par l’appli WeCashUp à la date du 26 Juin s’élève à 1,3 milliards F CFA (1 983 313 €). Autant dire que les potentialités de ce marché sont gigantesques. Dans les prochaines années, We Cash UP entend devenir le fleuron de la fintech africaine. Vu le talent des fondateurs, WeCashUp inspirera sans doute toute une génération de jeunes entrepreneurs africains.
Fadima Diawara, la guinéenne qui veut créer un smartphone adapté aux réalités africaines
A 35 ans, Fadima Diawara est à la tête de l’entreprise Kunfabo qui a crée une nouvelle marque de smartphone africain avec des applications purement africaines pour faciliter la vie quotidienne des utilisateurs africains.
Et pourtant, Fatima Diawara n’était pas destiné au secteur de la Tech. Elle a commencé par étudier le droit à 23 ans à l’université de Conakry avant d’aller poursuivre ses études en Espagne. Mais surprise, elle apprend que ses études de droit validées dans son pays natal n’ont aucune équivalence en Espagne. Fadima Diawara se réoriente donc en comptabilité et reprend tout à zéro. Elle complète 2 ans de formation en comptabilité et occupe plusieurs postes avant de démissionner en 2016. « Je voulais faire quelque chose d’utile, qui peut aider d’autres personnes, me lancer dans l’entrepreneuriat social » racontera-t-elle quand un journaliste lui demande pourquoi elle a décidé de se lancer en entrepreneuriat.
Après sa démission, elle crée sur fonds propres et avec l’aide de business angels sa marque de smartphone africain, Kunfabo. L’objectif est de doter le smartphone d’applications répondant aux besoins réels des populations africaines. Après 3 ans de travail acharné, l’entreprise commercialise ses premiers smartphones en Janvier 2020. Comme promis, le smartphone Kunfabo est doté d’applications répondant aux besoins des africains :
- « Find me », une application de géolocalisation des zones de santé, de pharmacies de proximité qui fonctionnent sur toute l’étendue du continent africain
- une application de recettes africaines « Afro Cook » visant à faire connaitre l’art culinaire des 54 pays d’Afrique
- Dikalo, le « WhatsApp africain » développé par une start-up camerounaise.
Suite à une forte demande, son entreprise a signé à un accord de distribution avec le géant de la téléphonie mobile MTN. Elle a aussi annoncé récemment une deuxième introduction sur le marché notamment en République Démocratique du Congo, au Sénégal, au Cameroun et en Europe. Fort de son succès Fatima Diawara a levé quelques mois après son introduction sur le marché 130 millions de F CFA (200 000 euros) auprès de la banque Société Générale. Mais la jeune guinéenne pense lever prochainement 800 000 euros pour partir à l’assaut de l’Afrique L’objectif est de construire ses propres usines de fabrication en Afrique car pour l’instant les smartphones sont fabriqués en Chine.
« Mon objectif, c’est que jusqu’au fin fond de l’Afrique, tout le monde puisse avoir accès aux technologies. Il est très important que chacun puisse avoir accès à la localisation de points médicaux » déclare fièrement la jeune entrepreneure africaine.
Ben Aziz Konaté, le multimillionnaire du poulet
A 26 ans, Ben Aziz Konaté fait parti des meilleurs jeunes entrepreneurs africains. Il est à la tête d’une unité de production, de transformation et de commercialisation de produits avicoles. Parti d’un capital de 60. 000 F CFA, son entreprise génère aujourd’hui plusieurs millions de F CFA de chiffres d’affaires.
Originaire du nord de Côte d’Ivoire, Ben Aziz Konaté décide directement de se lancer dans l’entreprenariat après avoir obtenu son baccalauréat. Selon ses propres mots, il a lancé son entreprise de distribution de poulet Volaille d’Or avec la somme de 60.000 F CFA. Cette somme, il l’a gagné en vendant des ignames au marché et en travaillant sur des chantiers. Le jeune ivoirien jure qu’il a eu son idée après avoir suivi un documentaire dans lequel il a appris que son pays la Côte d’Ivoire exportait des tonnes de volaille chaque année. Déterminé à apporter sa pierre à la construction de son pays, Ben Aziz Konaté se forme avant de se lancer.
« Je me suis renseigné sur le marché. J’ai fait des recherches sur Internet. J’ai appris auprès de ceux qui le faisaient déjà. On me fait un devis de deux millions pour commencer. Je le réduis à 60.000 F CFA parce que j’ai compris qu’il fallait juste acheter un carton de poussins et trois sacs d’aliments. C’est comme ça que Volaille d’Or a commencé. » dévoile Ibrahim Ben Aziz Konaté.
Le premier essai est un échec. Mais au bout de quelques années d’activité, Ben Aziz est classé parmi les plus jeunes entrepreneurs de Côte d’Ivoire. En 2020, son entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions de FCFA (environ 450 000 euros). A 21 ans, il reçoit le le prix de la Business Plan Competition (BPC) décerné par le Patronat ivoirien sur 687 Startups ivoiriens. Il devient entre temps le promoteur de la Ligue des jeunes Entrepreneurs de Côte d’Ivoire. Il remportera en outre le Prix national d’Excellence du meilleur Chef d’entreprise catégorie jeune de Côte d’ivoire, le Prix Tony Elumelu au Nigéria et le prix du meilleur jeune entrepreneur africain à l’Anzisha Prize en Afrique du Sud.
Aujourd’hui, Volaille d’Or produit les volailles et les transforme en repas chaud grâce à son réseau de fastfood. Le jeune entrepreneur veut devenir la troisième entreprise de commercialisation de volailles en Côte d’Ivoire. A 26 ans, le jeune entrepreneur africain est bien parti pour être l’un des hommes forts de Côte d’Ivoire et pourquoi pas d’Afrique. Son parcours atypique inspirera à coup sûr d’autres jeunes entrepreneurs africains.
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Olivier Madiba, le fondateur de Kiro’o Games
En Mai 2021, quand Kiro’o Games a annoncé avoir levé 1 million de dollars, peu de gens y croyaient. Il faut dire que son fondateur Olivier Madiba est un précurseur que tout le monde prenait pour un fou. Il a fondé le premier studio de jeux vidéos à succès en Afrique subsaharienne.
Quel est le parcours d’Olivier Madiba ? Il est né le 10 octobre 1985 à Douala au Cameroun. En 2002, lorsqu’il décroche son bac scientifique a 17 ans, il s’inscrit en informatique à l’université de yaoundé I. Il y obtient sa licence en informatique en 2006. Passionné de jeux vidéos, Olivier se forme en ligne à la création de jeux vidéos. Le jeune camérounais crée ainsi la première version amateur du jeu Aurion qui fera son succès quelques années plus tard.
En 2013, après des années de difficultés dû au manque de financement, il décide malgré tout d’améliorer son jeu pour le lancer sur le marché. Après 3 ans de travail avec une équipe de jeunes passionnés, Kiro’o Games lève 320 000 000 F CFA (50 000 euros) et lance Aurion : l’Héritage des Kori-Odan, un jeu qui s’inspire de la culture et de l’imaginaire africain. C’est l’un des tout premiers jeux vidéos célèbres réalisés en Afrique pour une audience internationale. Le succès est au rendez-vous. Le jeu est joué par un peu plus de 1 millions de gamers venant principalement des pays anglophones. Le jeune entrepreneur remporte en Mars 2016 la deuxième place du concours Challenge startupper de Total Cameroun.
Son rêve est de créer des catalogues de jeux qui auront 1 millions de clients d’ici 2025 afin de générer des 25 millions de dollars de chiffre d’affaires. Le groupe a même signé un contrat avec Hollywood pour pour transformer son 1er jeu PC en film. Aujourd’hui, avec sa seconde levée des fonds, qui dépasse 1 million de dollars comme l’annoncé Olivier Madiba lui-même en Mai 2021, Kiro’o Games peut espérer conquérir l’Afrique. En plus, Olivier Madiba deviendra l’un des jeunes entrepreneurs africains les plus en vue du continent.
Edem Adjamagbo, fondateur et CEO de Semoa
Le togolais Edem Adjamagbo est à la tête de Semoa Group, une fintech de paiement mobile qui a plusieurs casquettes. L’entreprise conçoit et fabrique pour l’instant au Togo, un modèle de bornes de paiements appelés : Semoa-Kiosk. Munies d’un lecteur de billets, ces bornes reconnaissent et valident les billets insérés. Vous commandez en ligne et vous recevez un code à 4 chiffres par SMS. Vous allez ensuite insérer ce code sur une borne de payement pour effectuer le paiement. Semoa Group veut répondre aux besoins bancaires du marché africain via le Mobile Banking.
Il crée ainsi des applications pour faciliter des opérations comme la consultation de solde, les transferts de compte à compte, la demande de RIB, etc. L’entreprise a ainsi déjà signé des accords avec la BMCE Bank marocaine et SUNU Bank Togo. L’objectif est d’implanter le service dans au moins 15 pays africains.
De formation, Edem Adjamagbo est Ingénieur en informatique décisionnelle diplômé de Polytech’Nantes. Il travaille quelques années avant de lancer son projet Semoa Group en 2013-2014. « Je me suis dit qu’aujourd’hui à Lomé, les gens passent 2 à 3 heures à faire la queue sous le soleil pour payer leurs factures d’électricité. En mettant en place ces mêmes structures et ces mêmes services sur des bornes de façon décentralisée, on peut apporter quelque chose dans le quotidien de ces gens-là. » racontera-t-il. Et on peut dire que le jeune entrepreneur africain est en train de gagner son pari.
Déjà en 2017, le groupe a installé 8 bornes à Cotonou et à Lomé. Il compte installer 50 nouvelles bornes par an pour conquérir tout le continent. Le groupe a aussi reçu le Prix spécial FINANCE INNOVATION lors du concours « Startup of the Year Africa 2018 » à Casablanca en janvier 2018. En Mars 2018, SEMOA Group a démarré une levée de fonds de 854 millions de FCFA (1,3 million d’euro) sur trois ans pour financer sa croissance. Le 3 juin 2021 à Lomé, Semoa et Ecobank – Togo ont lancé, une nouvelle solution Mobile Banking via WhatsApp. Elle permettra aux clients Ecobank de retirer, sans carte bancaire, de l’argent d’un compte Mobile Money à tous les distributeurs d’Ecobank et dans les points de Mobile Money. A cette allure, Edem Adjamagbo sera l’un des jeunes entrepreneurs africains à suivre de près dans les prochaines années.
Le parcours de chacun de ces 5 jeunes entrepreneurs africains n’a pas été facile. Mais ils ont montré qu’à force d’abnégation et de travail, on peut réaliser des choses extraordinaires en Afrique tout e, résolvant les problèmes du continent. Si vous êtes entrepreneur ou aspirant entrepreneur, j’espère que le parcours de ces 5 jeunes hors-normes vous aura inspiré à redoubler d’effort.
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